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Difficulté: Difficile
KM
Durée de marche effective
10,8
3 h 10
Si l'on considère la randonnée effectuée en 2022 avec Philippe, qui avait pour objectif d'atteindre la mystérieuse Calanque de l'Escu, comme une première pour nous, cette balade avait été interrompue avant son terme (La possibilité d'une calanque l'Escu). En effet, après un sévère malaise les marins pompiers ont dû venir me récupérer et m'évacuer par hélicoptère. Assez impressionnant !
Je vais donc vous présenter la même randonnée, que j'avais précédemment réalisée, jusqu'au bout, en éclaireur solitaire et donc en "avant première".
Tout d'abord, le point météo: Soleil, ciel bleu, température agréable.
Départ à 9h30 du port de Callelongue (Photo 1). Devant le restaurant, je laisse à gauche l'Avenue des Pébrons et prends le chemin qui part en face. Faut quand même être un peu fada pour appeler sa rue "avenue des pébrons" parce que chez nous, dans le meilleur des cas un pébron c'est un poivron rouge, par exemple: "Moi, je me régale avec des pébrons au four", mais de manière plus péjorative c'est un imbécile, un Toti, par exemple: "Ceux qui mangent de la mayonnaise à l’ail en croyant que c’est ça l’aioli, c'est tous des pébrons".
A ce niveau on a à droite le GR 51-98 et en face le sentier # 2 jaune, bien ombragé (Photos 2 et 3), sur lequel je m'engage et qui monte jusqu'à l'Ancien Sémaphore (Photo 4).
2 - Sur le sentier # 2 jaune vers le Sémaphore
3 - Sur le sentier # 2 jaune vers le SémaphoreAu col du Vieux sémaphore (Photo 5), des artistes de passage ont construit un magnifique cairn (Photo 6) avec à son sommet, une pierre semblable à une statue admirant le splendide panorama sur les iles Jarre, Riou, Calsereigne (ou Plane) et Grand Congloué.
6 - Magnifique cairn au Col du Sémaphore. Au loin les Iles de Marseille EstJe laisse ensuite le sentier # 2 jaune qui monte à gauche vers le Pas de la Demi Lune et le col de la Galinette et descends sur le sentier #2a noir vers le GR 51-98 (Photo 7), puis vers la petite calanque de la Mounine (Photo 8).
7 - Sur le GR 51-98 avant la Calanque de la MounineJe poursuis vers la calanque de Marseilleveyre (*) (Photo 9), en passant devant l'ancienne Batterie napoléonienne (**) (Photo 10).
(*) Cette calanque de Marseilleveyre fait partie des rares calanques habitées de Marseille. On y trouve quelques cabanons et même un restaurant. Elle joue un rôle important notamment dans la protection des personnes fréquentant le massif puisque en cas de difficultés c'est d’abord à Marseilleveyre qu'elles arrivent avant d'être évacuées. Il est à noter que, de toutes les calanques habitées, Marseilleveyre est la seule à ne pas être raccordée aux réseaux d'eau et d'électricité.
(**) L'ancienne Batterie napoléonienne de l'Estéou de Bocque, aussi appelée "Batterie de la Mounine", avait pour rôle d'empêcher les corsaires d'investir l'embouchure de la Calanque de Callelongue.
9 - Calanque de Marseilleveyre
10 - Batterie Napoléonienne de l'Estéou de BocqueAprès la Calanque de Marseilleveyre, le sentier monte progressivement pour atteindre la Calanque des Queyrons (Photo 11). Elle tient son nom des gros blocs de pierre tombés dans la mer, de forme parallélépipédique qui ressemblent effectivement à ce que les estrangiés (ceux qui n'habitent pas Marseille) appellent parpaings, ou même bloquins. On y trouve une minuscule plage, très peu pratique pour la baignade et pas très abritée du vent.
Vient ensuite la petite Calanque de Podestat (Photo 12). Elle se compose d’une petite plage de galets et il s’agit de la dernière calanque de Marseille avant d’aborder le col de Sormiou et où il est possible de se baigner. Le paysage alentour est vraiment magnifique avec une vue imprenable sur l'archipel de Riou. Le seul bémol c'est que le grand collecteur des égouts de Marseille se déverse dans la calanque proche de Cortiou et de ce fait peut rendre la baignade, dans cette calanque, problématique.
J'arrive maintenant sur un énorme éperon rocheux semblable à l'étrave d'un bateau de pierre (Photo 13 vue de plus haut) situé à un croisement de plusieurs sentiers. Pour celui droite, sentier # 5 vert, une marque indique "Difficultés Anse de la Melette" (Photo 14). Lorsque on observe le sentier en contrebas, il ne parait pourtant pas difficile (Photo 15). Les difficultés sont en fait derrière la falaise à gauche et ne sont pas visibles de l'endroit où je me trouve; cela, je m'en apercevrai au retour.
13 - Éperon rocheux vu de haut au dessus de l'anse de la Melette
14 - Direction délicate (dans la descente) vers l'Anse de la Melette
15 - Sentier # 5 vert vers l'Anse de la MeletteCourageux, mais pas téméraire je décide donc de prendre, à main gauche, le GR 51-98. Ce qui me conforte dans cette décision c'est qu'à ce croisement se trouvent des "peintures rupestres" (???) (Photo 16), preuve que les premiers hominidés (Cro Magnon ou Neandertal) vénéraient déjà avec crainte ce lieu. Bon d'accord, certains peuvent trouver cette justification peu crédible, mais c'est la seule que j'ai à vous proposer.
16 - Peintures rupestres récentesLà, dans un long et rude (très rude) raidillon, je passe successivement devant les sentiers conduisant au Cirque de la Bougie (Cirque de la bougie), au Cirque des Walkyries (Cirque des Walkyries) et arrive à un petit col. Dans la descente ne pas louper le sentier # 5 vert à droite (Photo 17).
17 - Ne pas manquer ce sentier # 5 vert avant le Col de CortiouEn contrebas se dessine la calanque de Cortiou (*) (Photo 18).
(*) C'est là que depuis 1896 un émissaire de 12 kilomètres de long rejette les eaux usées produites par la ville de Marseille combinées plus tard aux eaux polluées de la vallée de l'Huveaune. La mise en place progressive de stations d'épuration performantes a certainement permis d'améliorer la qualité du rejet des eaux usées. Néanmoins, ce rejet si proche des côtes et au cœur d’un parc national reste problématique.
Dans la descente, belle vue sur le petit îlot de la Melette (Photo 19).
Après quelques pas de désescalade facile, je suis ensuite le sentier, pratiquement plat et en balcon, au dessus de la mer et passe devant quelques abris naturels (Photos 20 et 21) ou légèrement aménagés, comme l'atteste ce vestige de mur en pierres sèches (Photo 22) .
20 - Abri naturel rencontré dans la descente
21 - Abri naturel rencontré dans la descente
22 - Abri légèrement aménagé sous la falaiseAvant la calanque de l'Escu se trouve un endroit bien abrité, très convivial, joliment décoré de galets empilés, parfait pour mon casse croûte (Photos 23, 24 et 25).
Juste après, je prends à main gauche le sentier #5a vert pointillé et arrive à la Calanque de l'Escu, bien à l'abri du vent (Photos 26 et 27).
De gros blocs se sont détachés de la falaise et rendent délicate la baignade dans cette crique, notamment lorsque la mer est fortement agitée. De toute manière la proximité de la sortie du Gand émissaire de la Calanque de Cortiou, qui, par an, déverse en mer plusieurs centaines de millions de mètres cubes d'eau usée, devrait dissuader les derniers candidats éventuels. C’est, par ailleurs dans cette calanque de l’Escu que Sylvain Menu, un scout de 16 ans, périt le 21 juin 1981 en sauvant de la noyade, un autre enfant du groupe emporté par une lame de fond.
Un toit de la falaise forme une large grotte, sous celle-ci on trouve un réservoir en pierre dont personne ne connaît vraiment l’origine (Photos 28 et 29). Le bassin récupère de l’eau douce selon les périodes de l’année. Il est dit qu’elle aurait été construite au XVII siècle soit par les barbaresques pour s'y approvisionner en eau potable et s'abriter des galères Royales soit par des contrebandiers locaux soit tout simplement par de paisibles pêcheurs.
28 - Ancienne citerne au fond de la Calanque
29 - Ancienne citerne au fond de la CalanqueCette citerne n'est malheureusement pas de nos jours en très bon état. Au bas des escaliers intérieurs qui permettent d'y descendre, on voit encore, les traces de la présence d'eau douce qui dégoulinait de la falaise, amenée là par une longue canalisation émaillée (Photos 30, 31 et 32).
30 - Vue de l'intérieur de la citerne
31 - Vue de l'intérieur de la citerne
32 - Vue de l'intérieur de la citerneLe retour se fait en retrouvant dans un premier temps le sentier #5 vert, puis en escaladant le Pas du Bénitier, paroi verticale, heureusement très bien équipée de câbles avec de bonnes cales pour les pieds rendant ainsi la montée, impressionnante peut être, mais finalement relativement facile (Photos 33, 34 et 35).
33 - Câble dans le Pas du Bénitier
34 - Câble dans le Pas du Bénitier
35 - Câble dans le Pas du BénitierDeuxième difficulté, une corniche très étroite et vertigineuse, le Pas du Pêcheur. Ce passage impressionnant qui offre un panorama magnifique sur les îles au large, n'est pas recommandée aux personnes craignant le vide, même s'il est sécurisé par un câble accroché au rocher. Attention ce câble a un peu de "mou" qu'il faut anticiper (Photo 36).
36 - Câble dans le Pas du PêcheurLa troisième difficulté est la montée ardue du ressaut de l'Anse du Livre, paroi d'environ 3 m 20 qu'il faut franchir par un pas d'escalade, avec des bonnes prises, mais qui convient beaucoup mieux aux personnes qui ont disons "les jambes suffisamment longues" (Photo 37).
37 - Petit pas d'escalade dans l'Anse du LivreJ'arrive enfin au croisement où se trouve les peintures rupestres et rejoint mon point de départ par le même parcours qu'à l'aller.
J'arrive au port de Callelongue vers 15h30, heureux d'avoir pu finalement réaliser cette rando et où, est-il utile de le préciser, je retrouve "ma" Brasserie et ses délices avec une Pietra bien fraiche (Photo 38).
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